Un petit débat avec les producteurs a permis de prendre conscience des mécanismes de formation des prix, depuis le producteur jusqu’au détaillant :
- 0,68 $ le kg : prix sortie de la coopérative (comprend la production de la canne, sa transformation et le transport jusque Quito)
- 1 $ : prix export Rantinpak (correspondant Andines) qui intègre les coûts d’emballage, le transport Quito-Guayaquil (le port d’embarquement des containers) et les frais de douane équatoriens
- 1,10 $ : inclut le coût de transport vers l’Europe par bateau
- 3,00 € : prix de gros Andines pour son réseau de détaillant qui inclut les droits de douane français (40 %), le transport Le Havre-Saint-Denis et le coût de distribution aux détaillants
- 4,50 € : prix de détail pour le consommateur final (marge classique pour un distributeur de détail)
En final, il apparaît pour les producteurs un bénéfice très symbolique de 2$ pour 45 kg de sucre vendu (quintal anglais) en dépit d’un prix élevé pour le consommateur final.
Cette décomposition du prix qui n’est pas vraiment une surprise illustre bien la difficulté de faire vivre chacun des maillons d’une chaîne complexe et encore globalement très artisanale au regard des volumes traités dans des circuits de distribution classiques.
Et pour autant aucune des structures ne profite exagérément du système : Ratinpak est tout juste à l’équilibre en dépit des sacrifices personnels de son directeur dont on perçoit clairement l’engagement de conviction plus que d’intérêt ; Andines tient également tout juste l’équilibre et les détaillants essaient de survivre.